Plus on se rapproche du véritable Kung-fu, moins on gaspille l’expression de son moi. (Bruce Lee)

Hommage à Maître Chang Dsu Yao

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Après être devenu colonel dans l'armée du général Chang Kai Cheik, il fut presque immédiatement mobilisé pour faire face à l'invasion japonaise au cours de laquelle sa maison fut brulée et ses parents tués.

De la dure et cruelle expérience de la guerre, Maître Chang se rappelait entre autre, que pendant les combats, il devait également se méfier de certains de ses propres soldats ; qu`il était toujours le premier à se lancer dans la bataille et qu’un jour, blessé à la jambe par une bombe, il n'attendit pas d'être complètement guéri pour retourner au front. Parmi les techniques de combat adoptées par son armée, il se rappelait que : "pour effrayer l’ennemi campé sur une colline, nous l’encerclions et lancions des cris très forts toute la nuit et tout le jour".

Par la suite, à de nombreuses occasions de son existence, les terribles souvenirs de la guerre (au cours de laquelle il avait toujours été entre la vie et la mort) lui revenaient à l’esprit. Une fois, à Milan, en passant devant la porte du gymnase, il se rappela le jour où, pour échapper à des japonais qui le poursuivaient il réussit, grâce à la formation de Kung Fu, à franchir un mur de trois mètres de haut, en prenant appui sur ses mains en haut de celui-ci.

Une autre fois, Maître Chang avait pris le train avec quelques élèves pour faire une démonstration de Kung Fu. Il avait amené avec lui quelques sandwiches pour sa "petite armée". Par respect, tous ses compagnons attendaient pour commencer à manger. Le Maître était immobile devant son sandwich quand il s’aperçut de la demande muette peinte sur le visage de ses élèves ; alors il leur raconta s’être trouvé dans une situation similaire tandis qu’il mangeait un sandwich dans un train, pendant la guerre et que soudain il s’était retrouvé au milieu d'une violente fusillade.

Quand on mentionnait le I King (le fameux « Livre des Changements »), Maître Chang se souvenait que, pendant la guerre, alors que chaque jour aurait pu être le dernier, chaque matin, il interrogeait le I King pour savoir s’il survivrait. Il a raconté qu'une fois il fut le seul de son bataillon à survivre ; sans munitions il dut se défendre seul contre six Japonais, armé de sa seule baïonnette. Après avoir esquivé les attaques des deux premiers, il se retourna rapidement pour faire face à un troisième, mais il ne put éviter d'être blessé par la baïonnette d’un autre. Celle-ci, à cause de la rotation que Chang venait de faire, lui laissa une entaille de 30 cm sur le ventre. Malgré la profonde blessure, il continua à combattre et réussit à remporter une victoire inespérée sur ses six ennemis. Maître Chang montra à certains de ses élèves sa profonde cicatrice sur son flanc.

Toujours pendant la guerre, à la suite de l'explosion d'une bombe, Maître Chang, tomba d`un clocher où il s`était caché et fut enseveli sous les ruines du clocher. Il resta enterré pendant des heures sans être en mesure de bouger. Dans la chute il s’était brisé quelques vertèbres et resta paralysé. Le Maître racontait qu'il ne pouvait même pas crier pour demander de l'aide et qu`il fut retrouvé par un coup de chance. Ensuite, il dut se soumettre à de longs traitements aux rayons X qui, bien qu’améliorant sa situation, lui causèrent un cancer de l'intestin. Il commença alors d'autres soins qui l’aidèrent à guérir, mais lui affectèrent profondément le moral.

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